La controverse de "La domination masculine"
Article rédigé le 30 mars 2011 (sur le forum)
« Je veux que les spectateurs se disputent en sortant de la salle. », s'est dit Patric Jean en tournant son film. Chacun est libre de sa propre opinion. Des goûts et des couleurs.
Première scène à l'appui. Un homme, mal-à-l'aise dans son propre corps, se reproche son manque de virilité. « Ce qui m'amène parfois à penser au suicide... », confie-il. Notre société impose à l'homme d'être robuste et courageux, de choisir l'école des enfants, d'avoir le carnet de chèques... Ainsi, devant ce poids, il s'est lui-même instruit le fait de dominer sa femme et ses enfants...
Ce qui renvoie à de telles citations : « L'intelligence des femmes, c'est dans les ovaires », prononcée par un homme âgé. On lui retourne alors la question...
Le film aborde aussi un aspect essentiel de la domination masculine : les violences conjugales.
Combien de femmes se font abuser physiquement ou moralement sans raison hautement valable par leur conjoints, juste par le simple fait qu'à ce moment ce dernier a fait un excès de colère, avec une pointe d'orgueil, un égoïsme sur-dimensionné ? La vérité est que parmi les victimes de violences conjugales, 85% s'avèrent être des femmes. Dans des cas plus graves, il est retenu qu'une femme meurt tout les 3 jours, sous les coups de son conjoints. A méditer...
Combien de femmes n'ont pas été victime à diverses degrés de violences morales et physiques
qu'importe le degré ? Trop peu. Chaque année en France, plus de 198 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol. 75 000 sont violées.
Alors non, « le féminisme n'est pas un crime contre l'humanité ». Il instaure simplement une remise en question dans la domination de l'homme, à propos de sa propre part de féminité. En effet, en 2011, en France, les femmes gagnent encore en moyenne 27% de salaire en moins, assument 80% des tâches ménagères, représentent 18,5% des députés, constituent 85% des travailleurs précaires et endurent beaucoup trop de blagues machistes...
S'ensuit après la question de la féminité. Est-ce qu'une jeune fille doit inévitablement trouver son identité féminine dans le simple fait de se distraire avec une dinette, une machine à laver, une table à repasser, un balai et cie... dans le but d'imiter sa mère ?
Parlons déguisements aussi, les clichés persistent toujours. Un petit garçon peut s'octroyer un
large panel de costumes, entre le cowboy, policier, gangster... tandis qu'une fille doit se restreindre à être une princesse et qui-plus-est la plus jolie pour aller au bal. Le stéréotype de la potiche qui revient de plus belle.
Après le film, place au débat. Et on est loin d'être déçu du manque de participation...
L'étudiant qui aura osé vociférer que les hommes n'ont pas la moindre part de féminité en eux, qu'ils se doivent d'être virils pour plaire et dominer la femme, se sera fait haïr par une salle entière, surtout après ces mots « Un garçon qui joue aux poupées, on appelle ça une 'tarlouze'».
Comme dirait Miss Tic, « Est-ce que l'homme descend du songe ? »
Odelaf & Mr D.
Informations complémentaires :
Site web : Site du film, La domination masculine
http://www.ladominationmasculine.net/home.html
Bande annonce : Bande annonce de La domination masculine
http://www.dailymotion.com/video/xavkan_la-domination-masculine-bande-annon_shortfilms#from=embed&start=2
A lire : « Le deuxième sexe » de Simone de Beauvoir ; « Le conflit : la femme et la mère. » Elisabeth Badinter. Flammarion 2010
Autre source : Site du gouvernement sur les violences faites aux femmes ; Site Contre le viol
http://www.stop-violences-femmes.gouv.fr/
http://www.contreleviol.fr/
Blog du réalisateur, Patric Jean : Blogspot de Patric Jean
http://patricjean.blogspot.com/